Accueil > On parle de nous > Alélor, 150 ans d’histoire et de savoir-faire au service des condiments

2023-06-14 18:00

DNA - Les Dernières Nouvelles d'Alsace

 

L’enseigne alsacienne de raifort, moutarde et condiments Alélor célèbre ses 150 ans cette année. Fondée en 1873 à Lingolsheim, elle est aujourd’hui implantée à Mietesheim et dirigée par la famille Trautmann. Elle invite le public à fêter l’histoire de son savoir-faire les samedi 17 et dimanche 18 juin.


Amélie RIGO - 14 juin 2023 à 18:00 | mis à jour le 14 juin 2023 à 18:29 - Temps de lecture : 4 min

150 ans et « toujours jaune », comme aime le souligner Alain Trautmann, président-directeur général d’Alélor. L’entreprise familiale alsacienne Alélor fête cet anniversaire le week-end des 17 et 18 juin pour mettre en valeur son histoire et son savoir-faire dans le domaine du raifort et de la moutarde.

 

Alélor emploie trois maîtres moutardiers et envisage d’en recruter un de plus à la rentrée.  Photo DNA /Thomas TOUSSAINT
 

Basée à Mietesheim depuis 2006, l’entreprise fait ses débuts à Lingolsheim en 1873 sous le nom de la « moutarderie alsacienne Stumpf Frères », fondateurs de l’appellation Alélor en 1939, contraction d’Alsace et de Lorraine. « Ils ont géré l’entreprise sur quatre générations. Ils avaient développé la choucroute, les navets, les harengs, les rollmops, le merlan… », énonce Alain Trautmann. La Coop prend ensuite le relais dans les années 80 et jusqu’en 2005.

 

1 100 tonnes de moutarde et 150 de raifort râpé


La famille Trautmann, gérante depuis 1997 de l’entreprise Raifalsa, enseigne spécialiste de la culture du raifort à Mietesheim depuis 1956, rachète Alélor le 7 janvier 2006 et la rapatrie dans ce même village. « On cherchait un produit en complément du raifort, précise le PDG. On a agrandi les locaux. » En 2008, c’en est fini de la filière du poisson développée par les trois frères Stumpf. « On a cédé la branche pour se concentrer sur les condiments. »

Le 30 juin 2009, Raifalsa et Alélor fusionnent au profit de la marque de moutarde « pour communiquer sur un seul axe ». L’histoire ne s’arrête pas là. L’entreprise familiale rachète le Domaine des terres rouges en 2015, basé en Corrèze. « Ça nous a ouvert un nouveau portefeuille en huiles et vinaigres et ça nous a permis d’accéder à un nouveau marché national », explique Alain Trautmann.

Pour la moutarde douce d’Alsace, les graines sont broyées au préalable, contrairement aux graines de la moutarde de Dijon.   Photo DNA /Thomas TOUSSAINT

Aujourd’hui, Alélor produit 150 tonnes de raifort râpé par an grâce à un partenariat avec 15 agriculteurs locaux et 1 100 tonnes de moutarde annuelles avec ses 29 agriculteurs partenaires.

Sur les 20 salariés, trois maîtres moutardiers s’occupent de broyer les graines, blanches pour la moutarde douce d’Alsace, avant de les mélanger avec de l’eau, du vinaigre, du sel et épices en fonction des diverses sortes de produits confectionnés. Le mélange, à 55°, passe ensuite à l’affinage sous une meule de pierre, puis repose pendant 48 heures.

 

Pour la moutarde douce d’Alsace, les graines sont broyées au préalable, contrairement aux graines de la moutarde de Dijon.   Photo DNA /Thomas TOUSSAIN

 

Des animations tout le week-end


Moutarde douce d’Alsace, moutarde de Dijon, moutarde à l’ancienne, moutardes aromatisées, raifort râpé, raifort doux, raifort à l’ail des ours sont autant de spécialités d’Alélor, qui commercialise également de la mayonnaise, du ketchup ou encore des vinaigrettes.

 

L’entreprise Alélor est à ce jour le résultat de sa fusion avec Raifalsa, spécialiste du raifort alsacien depuis 1956. Les racines de cette plante sont cultivées exclusivement dans le Nord Alsace.   Photo DNA /Thomas TOUSSAINT

Pour célébrer son savoir-faire artisanal, le public est convié à un week-end de festivités ces 17 et 18 juin. Au programme de la « Alélor Fescht » : visite des coulisses de l’entreprise de 10 h à 20 h le samedi ; atelier de fabrication de moutarde artisanale le samedi et dimanche de 15 h à 17 h ; concours de râpage de racines de raifort samedi et dimanche à 11 h, 14 h et 16 h.

Des concerts sont également prévus le samedi soir à partir de 19 h avec le groupe Rosystars et le dimanche à partir de 16 h 30 avec DJ James Scott. L’occasion aussi de déguster les produits au « bar à moutarde » et même les sauces burger, tartare et aïoli, nouveautés que mijote la marque alsacienne pour une commercialisation d’ici à 2024.

Alélor Fescht le samedi 17 juin de 10 h à 00 h et le dimanche 18 juin de 10 h à 19 h, 4 rue de la Gare à Mietesheim. Entrée libre et gratuite. Restauration sur place (burgers, tartes flambées, frites, knacks…).

 

Des cornichons 100 % alsaciens pour l’horizon 2033

 

Jusqu’en 1994 les cornichons Alélor étaient produits à Lingolsheim. Mais lorsque les agriculteurs ont cessé leur activité, Alélor a dû importer ses cornichons d’Allemagne et de Turquie, avant de se concentrer sur l’Allemagne en 2006 lors du rachat de l’entreprise. Alélor a alors rejoint la ferme Maurer de Dorlisheim en 2021 dans son projet de production de cornichons 100 % alsaciens et bio. Aujourd’hui, 10 % des cornichons Alélor viennent de cette ferme locale. L’équivalent de 40 tonnes sur les presque 500 reçues par l’entreprise par an. Le directeur d’Alélor Alain Trautmann espère passer à 100 % de cornichons cultivés et mis en bocaux en France d’ici dix ans.

Il compte sur la ferme Maurer grâce à qui la culture de ce légume, qui a disparu des champs alsaciens il y a plus de 25 ans, a fait son grand retour. Alors qu’il n’avait que cinq hectares en 2021, l’agriculteur a atteint les 400 tonnes de cornichons pour 10 hectares depuis l’année dernière. Il est le premier producteur de cornichon bio en France.

Si aucun frein n’est présent à l’achat pour l’entreprise, le prix des cornichons français freine la vente aux particuliers. Là où les cornichons allemands se vendent environ 3,50 euros, les cornichons français le sont à 5 euros selon Alain Trautmann.

Solène STOLL

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